slimane azem

Slimane Azem

Biographie


Né le 19 septembre 1918 au village de Agouni Gueghrane en Grande Kabylie, Slimane Azem quitte l’Algérie en 1937 pour travailler en France. Il fera les allers-retours entre les deux pays mais, en 1962, il est contraint de s’installer définitivement en France où il devient l’artiste exilé que l’on connaît.

Dda Slimane, c’est ainsi que de nombreux artistes et de fans le surnomment. La particule « Dda » vient de « Dada », c’est une marque de respect que l’on utilise généralement pour nommer un aîné de la famille. Hors du contexte familial, « Dada » a une autre dimension, celle de l’admiration que l’on a pour une personne qui a réalisé des actes d’une grandeur reconnue.

La légende de l’exil


Slimane Azem, c’est le chanteur de l’exil : il a  écrit et composé de nombreuses chansons autour de ce thème. Il a réussi avec finesse à mettre en vers ce que  lui-même et de nombreux exilés ont vécu et ressenti.

Algérie mon beau pays


Algérie mon beau pays est la version française de Tamurtiw tin aazizen.
Bien que la version en langue kabyle me touche davantage, je choisi de revenir sur la version française ; celle là même que j’ai d’abord connue et comprise.
C’est d’ailleurs pour laisser un message à la jeunesse qui n’aurait pas la chance de comprendre la version kabyle que Slimane Azem a composé la version française. Il chante l’amour du pays et la douleur de l’exil.
Si la version française n’est pas la retranscription exacte de celle en kabyle, le message est le même et l’émotion tout aussi palpable.

Voici un extrait du texte de la version française :

L’ Algérie, mon beau pays
Je t’aimerais jusqu’à la mort
Loin de toi, moi je vieillis
Rien empêche que je t’adore
Avec tes sites ensoleillés
Tes montagnes et tes décors
Jamais je ne t’oublierais
Quelque soit mon triste sort

Nettruḥu Nettuɣal 


« Nettruḥu Nettuɣal » est une chanson qui revient sur le sentiment paradoxal qui hante l’exilé toute sa vie. Une fois arrivé dans sa terre d’exil, il souhaite revenir et lorsqu’il est revenu, il n’attend qu’une chose : repartir.

Au fil de ce poème, Slimane Azem décrit habilement la situation de l’exilé à travers des images, des métaphores ou encore des anecdotes. Pour décrire ce paradoxe et le tiraillement qui hante l’exilé qui va et vient, il fait référence à l’hirondelle qui vient au printemps et s’en va en hiver. Selon le poète, l’exilé mène un combat en et contre lui-même mais malheureusement où qu’il soit, il ne se sent jamais chez lui…

En voici un extrait (avec traduction) :
« Mi d-nusa nebγa nuγal   –  Lorsque nous sommes venus nous voulions partir
Mi nuγal, nebγa ad-nas  – Lorsque nous sommes partis, nous voulions venir
A nettruḥu nettuɣal     –     Nous ne voulons ni partir ni revenir
Am yfrax ifirellas      –      Comme l’hirondelle »

Lorsque l’on écoute Slimane Azem, l’amour pour l’Algérie et la région de Kabylie naît ou renaît en chacun de nous.
« A vous les jeunes, donnez-moi votre parole d’honneur, je vous ai laissé pour continuer comme si j’existais éternellement. » disait Slimane Azem

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