La guerre d’Algérie fait partie des programmes d’histoire des collèges et des lycées depuis les années quatre-vingt, alors même que l’État préférait laisser les Français oublier ce douloureux conflit ayant marqué les années 1954 à 1962.
Depuis la fin des années quatre-vingt-dix, l’attitude officielle a changé, et le vote unanime de la loi du 18 octobre 1999 reconnaissant officiellement la « guerre d’Algérie » (et non plus de mystérieuses « opérations de maintien de l’ordre ») a semblé ouvrir la voie d’une nouvelle époque dans laquelle la mémoire de cette guerre serait désormais entretenue par les enseignants au même titre que celle des deux guerres mon-
diales. Mais très vite les débats parlementaires sur le choix d’une date commémorative se sont enlisés dans un conflit irrémédiable entre les partisans d’une célébration nationale des accords d’Évian et du cessez-le-feu du 19 mars 1962, et ceux qui jugeaient inacceptable la commémoration d’une défaite1.