Lundi 3 mars, 33 acteurs du commerce en ligne, dont Amazon, Cdiscount et Zalando, ont signé une charte visant à réduire l’impact écologique du secteur. Une première pour Amazon, qui n’avait jamais adhéré aux précédents engagements. En revanche, Temu et Shein brillent par leur absence.
Un secteur en plein boom, mais polluant
Le commerce en ligne ne cesse de croître. En 2024, son chiffre d’affaires a bondi de 9,6 %, atteignant 175 milliards d’euros. Mais cette croissance a un coût environnemental. Selon l’Agence de la transition écologique (Ademe), le e-commerce a généré en 2023 près d’un million de tonnes de CO2.
Face à ce constat, la charte met en avant quatre engagements clés :
- Informer les consommateurs sur l’impact écologique de leurs achats.
- Réduire le taux de retour des livraisons.
- Limiter et recycler les emballages.
- Décarboner la logistique et la livraison.
Une signature plus symbolique qu’engagée ?
Si cette charte semble être une avancée, certains experts restent sceptiques. « C’est surtout un geste symbolique », estime Catherine Viot, enseignante-chercheuse à l’IAE Bordeaux et spécialiste du e-commerce. Elle rappelle qu’Amazon, pourtant signataire, est à l’origine de l’achat en un clic et des livraisons ultra-rapides, deux pratiques qui augmentent l’empreinte carbone.
Amazon justifie son absence des précédentes chartes par un manque de clarté sur les objectifs et les actions concrètes à mettre en place.
Temu et Shein aux abonnés absents
Fait notable cette année : Temu et Shein n’ont pas signé. Pourtant, ces deux géants chinois du e-commerce représentent à eux seuls 22 % des colis transportés par La Poste, selon son directeur Philippe Wahl. Leur absence soulève des questions sur leur engagement écologique.
Cette charte marque un pas en avant, mais il reste à voir si les entreprises tiendront réellement leurs promesses. Les consommateurs, eux, ont aussi un rôle à jouer en privilégiant des achats plus responsables.