Chadli Bendjedid

Chadli Bendjedid

Chadli Bendjedid (en arabe : شاذلي بن جديد, Shâdhlî Bin Jadîd), né le 14 avril 1929 à Seba’a (daira de Bouteldja), dans la région d’El-Taref, nord-est de l’Algérie, est un militaire promu colonel en 1969 et un homme politique.
Il a exercé la fonction de président de la République algérienne démocratique et populaire du 7 février 1979 au 11 janvier 1992.

Guerre d’Algérie

Chadli Bendjedid rejoint le Front de libération nationale (FLN) en 1955, durant la Guerre d’Algérie (1954-1962), au sein duquel il exerça plusieurs fonctions et responsabilités. Parmi lesquelles chef de bataillon puis chef de sous groupement 6 000 hommes. En mission pour le compte de l’état major du Colonel Houari Boumedienne, il est fait prisonnier en juillet 1962 par le commandement ALN de la wilaya II (nord constantinois) commandé alors par le colonel Salah Boubnider dit « Sawt el-Arab » le 5 juillet 1962, date de la proclamation de l’indépendance de l’Algérie. Il est ligoté dans une casemate dans les djebels de Jijel et il a pour geôlier un moudjahid, Brahim Chibout, qui deviendra durant le mandat de président de Chadli ministre des moudjahidines. et capitaine dans l’Armée française.

Carrière militaire de Chadli Bendjedid

À l’indépendance de 1962, il fut placé au commandement de la région militaire de Constantine jusqu’en 1964. Il prit ensuite en charge la seconde région militaire, celle d’Oran où il aura la lourde et difficile mission de l’évacuation des forces militaires françaises stationnées à Mers el-Kebir conformément aux accords d’Évian et la surveillance de la frontière algérienne ouest sujette à de multiples tension avec le Maroc , et resta à ce poste pendant quinze années, jusqu’à sa nomination à Alger par feu Houari Boumediène comme coordonnateur de l’ensemble des services de sécurité durant sa longue maladie.

Le colonel Houari Boumediène nomma Bendjedid membre du conseil de la révolution à la suite de son coup d’État militaire du 19 juin 1965.
Il conserve ce poste jusqu’à la mort de Boumediène, attribué par préférence à Abdelaziz Bouteflika, alors ministre des Affaires étrangères et à Mohamed-Salah Yahiaoui, chef du FLN.
Promu colonel en 1969, il accède à la présidence de la République, de par son grade ( le plus élevé ) et parce qu’il est le plus ancien dans la hiérarchie militaire. Son accession au pouvoir a été facilité par un conclave de militaires.

Présidence

Chadli Bendjedid a été élu trois fois en tant que président de la République, cumulant 13 ans d’exercice. Il est le seul président algérien resté aussi longtemps dans ses fonctions par voie électorale. Boumediène a atteint le même nombre d’années d’exercice, dont quatre en tant qu’élu (les années précédentes suivaient le coup d’État de 1965).
Il a pris la décision de libérer le premier président de la République, Ahmed Ben Bella, emprisonné par Boumediène depuis le coup d’Etat; il a pris la décision de « faire rentrer » l’opposition au pays: comme le cas d’Hocine Aït Ahmed et Bachir Boumaza (hommes historiques)…; et il se débarrassa très vite des tous les membres du conseil de la révolution, et plus tard de certaines autres personnes gênantes.

Sans diplômes et sans culture, comme la plupart des dirigeants algériens issus de l’armée, Chadli Bendjedid a dirigé l’algérie avec beaucoup d’amateurisme. Il était également connu pour travailler très peu tout en étant très mal entouré.
Beaucoup de militaires se sont vu sous son règne prendre du pouvoir, tel que Larbi Belkheir, Khaled Nezzar, Mohamed Lamari, Mohammed Touati, et autres. Ils figurent tous dans la liste de sous-officiers promus sous-lieutenants par l’armée française et qui ont fait l’objet de vagues successives de « désertion » de l’armée française pour rejoindre le FLN en Tunisie en 1958, 1959 et 1961.

Il a été accusé à juste titre par beaucoup de la faillite du pays, on a posé l’épithète « la décennie noire » de l’Algérie, pour qualifier sa gestion. En l’espace d’une décade, Chadli Bendjedid était devenu une coqueluche du peuple.

C’est tout de même lui qui de façon irresponsable à répondu aux manifestations d’octobre 1989, réprimées dans un bain de sang, par l’annonce de l’instauration du pluralisme politique là où les citoyens lui demandaient du travail, des logements et des produits de premières nécessité. Dans ce contexte le Front Islamique du Salut est apparu en incarnant remarquablement le mécontentement populaire à l’égard du parti unique. Cela lui permit de construire sa campagne électorale et batir un programme politique basé sur la charia islamique face à un peuple miséreux qui a massivement voté pour le F.I.S. de façon inconsciente.

Il a été le père de l’affaiblissement volontaire des appareils répressif de l’état. Il a affaibli le pouvoir de la DGSN (la police), qui était aussi important que celui de la sécurité militaire pendant l’ère Boumediene, et a souvent appliqué le principe de « Diviser pour mieux régner », tel que division la fameuse sécurité militaire en trois, ce qui amoindrit fortement le pouvoir de cette structure.

Il est présenté aussi comme étant le père de l’initiative démocratique en l’Algérie dans les années 1980, il met fin ainsi au système du parti unique, engage le pays dans le multipartisme (quoique toujours dépendant de l’Etat), libère la société de la police politique ou du moins c’est ce qu’il a essayé de faire, met fin à toute autorisation de quitter le territoire, une allocation devise est même fixé à tout citoyen voulant partir à l’étranger en touriste. L’Algérien partait même en voyage juste pour toucher cette allocation.

Sur le plan économico-social, Chadli Bendjedid a réalisé quelques infrastructures par la construction des autoroutes (quoique modestes), mais qui ont rendu beaucoup de services aux usagers; les barrages; les logements, et le monument du martyr, etc. D’un autre côté, il a accompli un changement radical de la politique de son prédécesseur, Boumediène. Deux des six projets de zone industrielle ont été annulés. Il favorisa les importations au détriment du développement local national. Beaucoup de secteurs productifs se sont effondrés.
La chute des prix du pétrole à partir de 1986 mettra fin à cette politique socio-économique;

En diplomatie, il prend Mohammed-Seddik Benyahia comme ministre des affaires étrangères, avec comme objectif la mise en œuvre d’ un dispositif pour rééquilibrer les relations extérieures de l’Algérie, notamment en matière d’armement. Ainsi, les États-Unis vont être au centre de cette nouvelle politique extérieure; Chadli Benjdid sera même le premier président de l’Algérie à se rendre en visite officielle aux États-Unis du temps du président Reagan; les relations avec ce grand pays ne cesseront de se renforcer, notamment depuis le rôle remarquable qu’avait joué l’Algérie dans le dénouement des otages américains à Téhéran (Iran)…
Après les événements d’octobre 1988, il sera affaibli; cela a permis d’engager le pays sur une nouvelle expérience politique – « la voie démocratique ».

Il fut réélu pour une troisième fois à la tête de l’Etat le 22 décembre 1988. Il fit adopter en février 1989 une nouvelle constitution, et ouvrit la scène politique au multipartisme en septembre 1989.
Durant la nuit du 10 au 11 janvier 1992 les militaires prennent position à Alger; le lendemain, le pays est sous l’autorité directe des militaires. Ce coup de force militaire dirigé par les Généraux Nezzar, Touati, Balkheir , Toufik et Laamari a raison de Bendjedid qui annonce sa démission le soir même lors d’un discours télévisé.

Après les événements de janvier 1992, il fut assigné à résidence.
• Les militaires de l’époque, que lui-même a placés, décident d’interrompre le processus électoral qui a permis au FIS de gagner aux élections législatives, ce qui a engendré la société dans des affrontements qui mèneront le pays à la guerre civile, guerre qui va durer dix ans. La montée du FIS s’est faite grâce à Chadli Bendjedid , qui voulait cohabiter avec le FIS dans le cadre des lois de la République.
• L’approche politique dégagée avec son Premier ministre – Mouloud Hamrouche, tient toujours: les développements politiques de la crise algérienne au lendemain de l’annulation du second tour des élections législatives de janvier 1992, confirment la tendance voulue par le tandem Chadli-Hamrouche pour la construction d’une « autre » Algérie ouverte et moderne…
• Depuis son départ, il a donné deux déclarations, et une interview au journal arabophone Al-Mohaqaq (L’Enquêteur).
• Fatigué, il vit à l’écart de la politique, avec sa famille et « peu » d’amis.
• Chadli Bendjedid reste un homme politique très important pour comprendre l’Algérie d’aujourd’hui. Il est le seul et unique maquisard à avoir exercé les plus hautes responsabilités sans discontinuer de février 1955 à janvier 1992 : chef maquisard de la base de l’est, chef de la 5ème région militaire, chef de la 2ème région militaire regroupant les plus importantes forces de l’ANP, coordinateur des services de sécurité, et pour terminer président de la République.

Chadli Bendjedid Interview Complet President of Algeria 1979 1992 Diffusé 1990 YouTube

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