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Pourquoi les berbères fêtent-ils le nouvel an le 12 Janvier ?

Tout d’abord, revenons sur l’origine du système de calcul du calendrier comme on le connait aujourd’hui :
Pour dater et établir des systèmes de division du temps, les hommes ont pris comme références l’univers cosmique ou encore les phénomènes mythologiques, un événement historique ou des faits religieux. La datation en mois lunaires est ancien. Une première modification a eu lieu en l’an 708 de Rome où Jules César harmonise le calendrier lunaire par rapport au cours du soleil. C’est alors que naît le calendrier Julien avec une année comptant 365 jours + 1/4. Le deuxième changement a eu lieu en 1592. Le pape Grégoire XIII remarque un retard cumulé de 10 jours. Il modifie le déséquilibre et décide qu’à partir du jeudi 4 octobre 1582 on passe au vendredi 15 octobre de la même année. Le calendrier grégorien voit alors le jour.

Voilà pourquoi les berbères enregistrent 13 jours de plus aujourd’hui par rapport au calendrier Julien. Pour les scientifiques, il subsiste encore un décalage d’un jour sur 3000 ans. Aujourd’hui “l’horloge” annuelle est la même dans le monde entier, mais la célébration de certains rites sous différentes formes est le témoignage qu’il existe des décalages. Ces traditions permettent d’apporter une information culturelle nécessaire pour comprendre les événements socio-historiques propres à chaque peuple. C’est le cas chez les Berbères qui célèbrent le nouvel an, Yennayer, le 12 janvier de l’année grégorienne. Cette datation est due au fait qu’ils aient pris en compte un événement historique et des informations climatologiques.

L’événement historique


Il s’agirait de la présence en Egypte d’un roi berbère du nom de Shesshonk (Chachnaq Ier) qui serait parti en 680 avant J.-C., à la tête d’une puissante armée, depuis l’actuelle Tlemcen vers la vallée du Nil dans le Delta en Egypte pour sauver l’empire pharaonien alors menacé par un roi venu Éthiopie. Ce serait à partir de cette date que les Berbères auraient commencé à dater le temps.
L’autre hypothèse est rapportée par Malika Hachid dans Les premiers Berbères, entre Méditerranée, Tassili et Nil. L’an zéro amazigh se réfère à 950 av. J.-C., date à laquelle le Berbère Sherhonk (Chachnaq Ier) fut intronisé dans les terres du Delta du Nil en Egypte où il fonda la XXIIe dynastie avec comme capitale Boubastis.Ces 2 hypothèses font référence à la même date et au même personnage historique.

Informations climatologiques


L’autre paramètre dans l’organisation du temps chez les Berbères est le calendrier agraire très précis dans la subdivision du temps en saisons. La précision est encore plus prononcée dans l’organisation du jour en 12 parts* établies en fonction des activités de l’homme. Les saisons et les segments du jour portent chacun un nom selon les effets, les influences et les variations du temps qui bercent la vie sédentaire et rurale où l’activité agricole est prépondérant dans l’espace et le temps.

Pour la célébration de Yennayer, le rituel se rapporte principalement à la préparation d’un dîner, riche et copieux, à base de poulet. Ce qui est intéressant  c’est que la tradition est célébrée de la même façon à travers l’ensemble du vaste territoire de l’Afrique du Nord. Ceci est une preuve incontestable qu’il existe une unité culturelle originelle de la région.

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